Conseil du 25 octobre 2019 – OIM Bordeaux Innocampus
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OIM Bordeaux Innocampus – contrat de projet partenarial d’aménagement

Intervention de Sylvie Cassou-Schotte

 

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Au regard des enjeux, nombreux, de ce territoire de projet, il nous semble tout d’abord que l’optique d’un contrat de projet partenarial d’aménagement constitue un outil intéressant et nécessaire pour mettre en cohérence les différents projets des partenaires et anticiper les besoins en équipements publics.

Ce territoire est en effet aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises, y compris de la part de l’Université qui se retrouve désormais propriétaire d’un immense foncier aux portes du centre de l’agglomération.

Or, plusieurs défis s’imposent à nous qui doivent à notre sens guider la démarche métropolitaine dans ce contrat de projet :

1/ tout d’abord il s’agit bien de faire de ce bassin d’emploi et d’études un véritable lieu de vie, un territoire habité. Nous partageons ainsi l’ambition d’y introduire de manière plus significative une production de logements familiaux, sociaux ou à prix maîtrisés, tout en conservant l’objectif d’augmenter le parc de logement étudiant conventionné qui à ce jour est encore très insuffisant au regard des besoins.

2/ Nous sommes plus circonspects en revanche sur les objectifs cibles mis en avant en matière de programmation économique. Près de 540 000 m2 d’immobilier d’entreprise sont ainsi envisagés sur un secteur déjà soumis à une saturation des infrastructures. Avec une telle programmation, nous demeurons là encore dans la logique qui consiste à conforter des zones économiquement bien loties et à accentuer les déséquilibres territoriaux à l’échelle métropolitaine.

3/ Sur le volet mobilités qui découle du point précédent, le rapport présenté pas plus tard qu’hier en Bureau démontrait pourtant une nouvelle fois que la congestion de notre agglomération se concentre précisément sur nos 2 OIM (Aeroparc et Innocampus).  Bien évidemment, des projets de transports collectifs structurants sont en cours avec la réouverture de la gare de la Médoquine ou encore le projet de TCHNS CHU-Thouars-Gradignan-Bègles, mais cela sera-t-il suffisant surtout si parallèlement le choix n’est toujours pas tranché de contraindre un peu plus la voiture individuelle dans l’accès à ce secteur, à travers une politique de stationnement plus stricte, et si l’ambition affichée pour le développement des modes doux ne s’accompagne pas d’investissements concrets pour la mise en œuvre d’un maillage de vélo-routes et de cheminements piétons et cyclables sécurisés au sein de l’OIM.

4/ Enfin sur le volet artificialisation des sols, nous n’avons pas retrouvé d’ambitions très précises quant à la réduction de l’emprise au sol, au choix des matériaux, à l’écoulement des eaux, à la préservation de la biodiversité, à l’évitement des zones de chaleur…

En conclusion enfin, plutôt que d’aller toujours vers le toujours plus, et dans une logique de coopération territoriale, il nous semble important également d’encourager l’Université à adopter une politique d’aménagement du territoire permettant aux étudiants des premiers cycles d’étudier dans leurs départements, en déplaçant les enseignants, en développant le télé-enseignement.