Conseil du 21 juin 2019 – Création d’une mission squats métropolitaine
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Intervention de Sylvie Cassou-Schotte

(Seul le prononcé fait foi)

Monsieur le Président,
Mes chers collègues,

Notre groupe souhaite bien évidemment exprimer une réelle satisfaction de voir que les choses avancent sur cette question des squats. Bien que débordant pour partie du champ de nos compétences, ces situations d’extrême précarité auxquelles les communes font face nécessitent en effet une approche transversale et mutualisée à l’échelle métropolitaine.

La diversité des publics, la complexité des situations, la multiplicité des acteurs intervenant dans ce champ et l’ampleur du phénomène (plus de 2000 personnes concernées) rendent pleinement pertinente un investissement de la Métropole comme coordonnatrice technique, pilote et animatrice du partenariat avec les autres acteurs.

Nous l’observons, la dynamique des squats est mouvante, les publics mobiles. Bien que 3 communes soient particulièrement impactées aujourd’hui (Bègles, Mérignac et Bordeaux), c’est bien l’ensemble des 28 communes qui peuvent être amenées à un moment ou à un autre à faire face à des situations de ce type, comme en témoigne les situations récentes de Talence ou de Saint Médard-en-Jalles. D’où l’importance d’un engagement collectif sur ce sujet.

Les effectifs créés viendront ainsi renforcer ceux de la Mission sur les Espaces temporaires d’insertion à destination d’un des publics concernés par les squats : les roms. Nous regrettons qu’à ce jour, seules 2 communes (Bègles et Mérignac) s’engagent de manière concrète dans la proposition d’un site pour un ETI. Or, nous le savons, la réussite de la politique d’ETI avec pour horizon une résorption des squats de roms nécessite d’aller bien au-delà de 2 sites seulement.
Aussi, nous posons la question : cette solidarité intercommunale que nous appelons de nos vœux peut-elle reposer sur le seul volontariat dont nous constatons aujourd’hui son caractère relativement inopérant ? Ou bien pour faire face à cet enjeu et donner l’impulsion nécessaire à un traitement pragmatique et humain de ces situations, ne conviendrait-il pas de passer par d’autres biais tels qu’une bonification accordée aux communes s’engageant dans un ETI ?

Enfin, pour conclure, nous aimerions souligner à nouveau le rôle de la métropole et des communes en tant que propriétaires. La gestion de notre patrimoine pose question à notre sens. Voir partir des biens, parfois en bon état, faute d’intérêt manifesté par les communes ou les bailleurs, tandis que des familles ou des personnes isolées sont en grande détresse dans la métropole, nous laisse dans l’expectative : n’y a-t-il donc pas quelque chose à inventer pour conserver ces biens dans le patrimoine public et leur donner une vocation sociale ?