Conseil du 17 février 2017 – Pacte Métropolitain d’innovation – Intervention de Pierre Hurmic
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Signature du Pacte métropolitain d’innovation entre l’Etat et la Métropole

Conseil du 17 février 2017 – intervention de Pierre Hurmic pour le groupe EELV (abstention)

Initiative gouvernementale, le pacte a vocation à définir « une stratégie nationale de développement des métropoles », fondée sur l’innovation.

Chaque Métropole doit décliner localement son pacte métropolitain d’innovation, avec un thème dominant,propre à chacun, défini conjointement entre l’Etat et chaque métropole.

J’exprimerai un regret et un espoir.

Un regret tout d’abord :

3 axes étaient proposés :

1/ transition énergétique et environnement
2/ ville intelligente et mobilités
3/ excellence économique et rayonnement international
Vous avez choisi l’excellence économique et le rayonnement international, et non l’axe « transition énergétique et environnement ».

Pourtant, la transition énergétique est reconnue comme l’un des secteurs les plus pourvoyeurs d’emploi à l’avenir. La transition énergétique pourra créer 1 Million d’emplois . Le Commissariat général au développement durable a calculé que 1 million d’€ investi dans la transition énergétique représente plus de 15 emplois créés, alors que le même million dépensé dans les travaux publics, ce sont 4 à 5 emplois créés.

Pour l’association NegaWatt : Au-delà du bénéfice environnemental, la transition énergétique est une chance pour l’économie, la lutte contre la précarité énergétique, pour la qualité de l’air ou encore l’emploi : notamment la création nette de plus de 600 000 emplois – dans la rénovation du bâti et la production des ENR. Elle l’ a rappelé aux Assises européennes de la transition énergétique le 26/01/17

Pour Gaël Giraud (économiste en chef de l’Agence française de Développement), « La transition énergétique est un levier de sortie de crise, et peut être le seul. »
« Si l’Europe devient leader dans la transition énergétique et, plus globalement, écologique, alors elle pourra, avec son propre retour d’expérience, exporter auprès du reste du monde son savoir-faire. »

Et notre Métropole, pour paraphraser Gaël Giraud , si elle devient leader dans la transition énergétique et, plus globalement, écologique, alors ne pourrait-elle pas exporter auprès du reste du monde son savoir-faire ?
Et viser ainsi excellence économique, excellence écologique et le rayonnement international que nous nous sommes assignés .

Puisque ce pacte métropolitain a pour vocation de permettre aux métropoles d’affronter la concurrence entre métropoles mondiales, nous regrettons donc que l’axe transition énergétique et environnement proposé n’ait pas été choisi. D’autres métropoles l’ont fait, Grenoble, Paris, Nantes et Strasbourg, déjà plus performantes que notre Métropole sur ce terrain.

Ce défi assurerait, de surcroit, une totale cohérence avec celui que nous nous sommes déjà assignés lorsque nous avons acté en février 2016 l’objectif d’être l’une des premières métropoles françaises à énergie positive en 2050.

Les atouts de notre métropole ne reposent pas seulement sur l’aéronautique-spatial-défense, certes important avec ses 310 entreprises et 20 000 emplois (7 % du total des emplois salariés privés), mais aussi sur le potentiel à explorer des emplois de demain que je viens d’évoquer.

J’ajouterai que nos atouts et ressources de demain sont aussi notre patrimoine naturel, qui constitue 50% du territoire métropolitain, nos dernières zones humides préservées, et exposés à une urbanisation délirante.

Là où certains ne voient que contraintes, pourquoi ne pas y voir plutôt opportunités ? Là où certains ne voient que réserves foncières, pourquoi ne pas y voir plutôt vecteur d’attractivité ? Là où certains ne voient que béton, goudron et bitume, pourquoi ne pas y voir plutôt richesse de la biodiversité ?

A ce regret, j’ajouterai cependant un espoir.

Malgré ces craintes et regrets, quelques lueurs d’espoir méritent d’être soulignées. J’ai pu apprécier de lire qu’un des objectifs affiché est « l’exemplarité écologique ».  Exemplarité écologique illustrée par des projets que nous approuvons : l’aménagement d’un réseau cyclable sur l’OIM Inno Campus, la réalisation d’un maillage cyclable sur l’OIM aéroport , mais aussi des projets de coopération avec le Sysdau : projets agro-urbains, études autour de nos capacités en énergie géothermique, etc.

Enfin, il est inscrit que cette approche sera dirigée par une stratégie environnementale d’ensemble. D’ailleurs, et ce sera ma conclusion, parmi les sujets d’expérimentation proposés, il est inscrit la définition et la localisation des espaces de compensation, la création de coefficients compensatoires mais également la hiérarchisation des zones naturelles suivant leurs fonctionnalités écologiques. Tous ces éléments peuvent , et doivent, participer de la stratégie biodiversité et zones humides que nous appelons de nos vœux.

Nous serons vigilants pour que ces engagements nouveaux ne restent pas lettre morte.