Conseil du 12 juillet 2019 – Bilan d’étape du PLH
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Conseil du 12 juillet 2019 / Point d’étape du Programme Local de l’Habitat (PLH)

Intervention de Sylvie Cassou-Schotte

 

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Ce premier bilan, 2 ans après la mise en œuvre du PLH, permet de dégager des premières tendances sur les effets des dispositions préconisées dans notre PLU 3 en 1.

Dans une certaine mesure, il semble que les orientations adoptées dans notre PLH permettent de remettre la métropole sur la trajectoire d’un recentrage urbain et d’un retour relatif des familles par rapport au reste du département.

Toutefois, si certains chiffres sont encourageants, il nous semble que l’heure n’est pas à un optimisme général et que la dynamique démographique positive se heurte à des indicateurs socioéconomiques plus alarmants qui témoignent du revers de la croissance :

  • Le décalage croissant entre l’offre et le pouvoir d’achat. Depuis 2010, les prix de l’immobilier ancien ont augmenté de 340%, 240% pour le neuf tandis que sur la même période le pouvoir d’achat a augmenté de 24%. Le montant des loyers dans notre métropole est au fil des ans devenu l’un des plus élevés de France. Chaque année, l’immobilier devient inaccessible à une part croissance des ménages
  • La hausse des demandeurs de logements sociaux (+26% entre 2013 et 2017) et une augmentation de la pauvreté au sein de la métropole, avec une paupérisation croissante du parc de logements sociaux.
  • Certaines catégories socio-professionnelles ont de fait un solde migratoire négatif (ouvriers, professions intermédiaires), ne pouvant se loger dans la métropole
  • La situation de fragilité de nombreuses copropriétés
  • Des populations qui demeurent en très grande difficulté (457 000 appels émis vers le 115 en 2017 dont 75 000 pour des demandes de logement d’urgence avec seulement 20% d’attribution)

Enfin, plusieurs enjeux appellent de notre part une mobilisation proactive et ambitieuse :

  • La production de logements sociaux : si elle a été particulièrement dynamique en 2016 et 2017, on le sait, elle subit aujourd’hui de plein fouet les conséquences de la loi ELAN et pour la première fois, nous sommes en deçà des objectifs annuels
  • Le vieillissement de la population qui constitue une dynamique démographique forte d’ici à 2030
  • Les jeunes qui représentent une grande partie des nouveaux entrants dans la métropole, notamment les étudiants, mais également la part croissante des ménages unipersonnels : autant de publics qui appellent des réponses adaptées à leurs besoins, mais aussi et surtout à leurs ressources.

Il ne se passe pas une semaine sans que l’immobilier ou le logement ne fasse la une de l’actualité dans notre métropole. Pour ne pas alourdir les débats, nous ne reviendrons que sur 2 actualités récentes :

Il y a quelques jours, il était ainsi question des prix de l’immobilier qui tendent à une légère baisse. Doit-on s’en réjouir ? Nous ne le croyons pas car c’est finalement surtout le fait d’avoir probablement atteint le sommet de la bulle spéculative…

Nous payons aujourd’hui un manque d’anticipation certain dans la gestion de l’attractivité de notre territoire. La mise en place trop tardive d’un établissement public foncier et aujourd’hui le refus de s’engager dans une expérimentation de l’encadrement des loyers sont autant de choix politiques qui ont des conséquences concrètes sur le terrain pour nos concitoyens et nous le regrettons sincèrement.

Autre sujet d’actualité qu’il nous est difficile de ne pas évoquer puisque l’on parle logement : l’évacuation de plusieurs squats cette semaine (à Bordeaux et à St Médard) vient mettre en lumière une triste réalité de notre métropole. Nous espérons sincèrement que nous pourrons avancer positivement sur ce chantier de l’accès à un hébergement et un logement dignes pour ces différents publics via les dispositifs que nous venons de mettre en place telle la mission squats. Il nous semble que des solutions doivent être recherchées, à l’image par exemple de la réquisition de bureaux vacants pour héberger ces personnes.

Pour conclure, nous remercions les services de la métropole pour tout ce travail d’évaluation et de compilation de données, un travail précieux pour nous aider dans nos prises de décision.

Je vous remercie de votre attention.