Conseil du 02 décembre 2016 – Intervention de Pierre Hurmic – Transfert des équipements culturels et sportifs
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Monsieur le Président, mes chers collègues,

Autorisez-moi à émettre une opinion dissidente à celle exprimée par M. Joandet. Je voterai contre le transfert proposé aujourd’hui. Je qualifierai la délibération d’indigeste, décevante, bricolée et comptable.

Je voterai quand même le plan piscines car notre métropole manque d’un tel plan.

Je m’explique.

Il pouvait difficilement en être autrement quand on sait qu’elle est le fruit d ‘une loi complexe, avec des compromis locaux et conjuguée à un refus de notre métropole de prendre la compétence culture et sports. On veut bien transférer des équipements mais on refuse de réfléchir à la définition de ce que serait une politique culture et sports métropolitaine.

Lorsque nous nous somme lancés dans le début de l’application de la loi MAPTAM sur les établissements qui pouvaient être transférés à la métropole. 10 équipements culturels avaient été sélectionnés. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 2. La cité du vin ou le grand théâtre n’en font plus partie. La montagne accouche d’une souris.

Une part de la responsabilité incombe à la loi. Le montant de la compensation était trop important pour les communes. Mais pas seulement, comme par hasard, deux grands stades, comme par magie, remplissent les caractéristiques d’établissements pouvant être transférés à la métropole. Je reviendrai sur ces deux grands stades. Concernant le transfert du Matmut. Les modalités m’interpellent. D’abord, voir transféré à l’ensemble des habitants un équipement porté uniquement par la majorité bordelaise…

De plus, les implications financières ne sont pas suffisamment étayées. Les chiffres présentés sont très peu détaillés. On s ‘engage à payer pendant 30 ans le PPP de la ville de Bordeaux.

En plus, les chiffres présentés à la réunion de la CLECT ne sont pas les mêmes que ceux présentés au conseil municipal de Bordeaux. Les charges pour le gros entretien sont sous-évaluées. Vous nous dites en conseil municipal, la redevance est de 1,2 millions. Aujourd’hui à la CLECT elle est de 700 000 euros.

Vous arrivez à des dépenses de 10,9 millions d’euros alors que les bons chiffres, c’est 11,3 millions d’euros. 400 000 euros de différence au niveau …

Les recettes sont surévaluées. Pourquoi ne pas présenter les mêmes chiffres à la mairie et ç la métropole. Il y a une différence de 600 000 euros. Ce n’est donc pas 2,4 millions d’euros mais 3 millions d’euros.

Ces chiffres sont donc inexacts et pas conforme à ce qui est indiqué. La ville de Bordeaux a trouvé un moyen d’alléger sa dette en la basculant sur la métropole saisissant l’effet d’aubaine de la loi Maptam. Hors Maptam, la ville de Bordeauxaurait du faire passer le vote par les communes.

On met dans la corbeille du troc métropolitain lié à la cogestion le stade nautique de Mérignac. Ça mérité débat mais pas en braconnant à la faveur de la loi MAPTAM. Ne vous réfugiez pas derrière le grand Stade MATMUT Monsieur Anziani. Le grand stade MATMUT n’est pas à moitié rempli. Si vous raisonnez pas analogie, j’aurais évité la comparaison. En plus on nous demande de transférer un équipement qui n’existe pas. Vous bénéficiez un effet d’aubaine.

Ce stade nautique coute 35 millions d’euros. Sans la certification olympique ça serait seulement 17 millions d’euros. C’est comme le grand stade avec les règles UEFA. Tout cela aurait du être débattu de façon indépendante dans une délibération dédiée.

Transfert bricolé et décevant. Ce n’est pas comme cela que l’on aura une politique métropolitaine en matière de sports et de culture. Et c’est regrettable.