Monsieur le Président, Mes Chers Collègues,
Concernant la délibération elle-même, notre groupe ne peut que se satisfaire des évolutions proposées dans le dossier de réalisation de la ZAC Centre-ville de Pessac, particulièrement en ce qui concerne :
– L’augmentation du programme de construction (319 logements contre 175 prévus initialement)
– L’évolution de la part de logement social : de 11% auparavant à 16% (hors PLS) aujourd’hui auxquels s’ajoutent 7% d’accession sociale et 17% de locatif PLS
– Et enfin la réduction des poches de stationnement.
Ces évolutions nous paraissent aller dans le bon sens au regard d’une ZAC située en plein centre ville et desservi par le tramway et il est regrettable que ces ambitions n’aient pas été portées dès le départ.
Permettez-nous par ailleurs de profiter de ce dossier pour aborder un autre sujet d’urbanisme pessacais, ce dont vous ne serez pas surpris, M. le Maire, à savoir la question du devenir de la Villa Mauresque.
La mobilisation pour sauver la villa Bengali de Saige ou Villa Mauresque, bâtie en 1854, prend de plus en plus d’ampleur vous ne l’ignorez pas.
Cette propriété ainsi que son parc-jardin sont menacés de destruction dans le cadre d’une opération immobilière privée de 58 logements collectifs en R+4 menée par le promoteur Nexity, projet conduit sans aucune concertation préalable avec les riverains.
Nous souhaitons ici au sein de cette Assemblée attirer l’attention sur ce patrimoine architectural remarquable que représente la Villa mauresque, « témoignage rare et original d’une tendance qui marqua l’architecture de la seconde moitié du XIXe siècle », la majorité des édifices réalisés dans cette inspiration orientalisante ayant été détruits dans la seconde moitié du XXe siècle (comme la villa algérienne du Cap Ferret). A Bordeaux, les témoignages de cette tendance sont désormais extrêmement rares : un bow-window sur les boulevards, une façade de garage dans le quartier Notre-Dame et quelques éléments de décor en céramique…
Le caractère exceptionnel de la Villa Mauresque tient également à sa localisation : dans un quartier d’habitat social, une fleur au milieu du béton, et les habitants y sont très attachés.
A priori une protection sur la maison – B2252 – et les arbres du parc-jardin (platanes, séquoias) – P3503 – a été prévue et notée par l’agence d’urbanisme de Bordeaux Métropole (a’urba) sur la version arrêtée du PLU3.1 soumise à la concertation avant d’en être retirée fin 2016 à la demande de la commune de Pessac « pour permettre l’évolution de la propriété ».
M. Le maire de Pessac a octroyé un permis de construire pour cette opération immobilière le 27/12/2016 et la Villa mauresque se retrouve donc en grave péril d’être rasée, ainsi que 14 arbres remarquables sur 36 répertoriés, et ce probablement dès le mois de juillet.
Monsieur le Maire de Pessac, il y a urgence à sortir par le haut de la situation actuelle pour mettre à l’étude les propositions du collectif et sauvegarder la Villa Mauresque avec son parc-jardin.