Ligne aérienne Bordeaux-Paris :
où sont passés les engagements pour l’écologie ?
Communiqué de presse
19 mai 2020
Le gouvernement fait un pas, timide mais à saluer, vers la limitation du trafic aérien intérieur, en conditionnant une partie de ses aides économiques aux groupes du secteur aéronautique. Dans le même temps, Alain Rousset, au nom de la Nouvelle-Aquitaine, se joint au président de Bordeaux Métropole, aux maires de Mérignac et Bordeaux et à la CCI de Bordeaux pour demander le maintien de la navette Bordeaux-Paris, concernée par les arrêts de lignes demandés par l’Etat.
Les groupes écologistes de la Région Nouvelle-Aquitaine et de Bordeaux métropole dénoncent fermement cette initiative, qui va totalement à rebours des enjeux climatiques. Le trafic aérien est le moyen de transport le plus émetteur de gaz à effets de serre, et en même temps le plus socialement inégalitaire. L’augmentation du trafic aérien dans les prochaines décennies, à l’échelle régionale, nationale et internationale, n’est pas compatible avec la réduction rapide des émissions de GES.
Le plaidoyer des signataires de ce courrier est aussi en contradiction avec les engagements de la Région Nouvelle-Aquitaine en matière d’écologie, formalisés par la feuille de route NéoTerra qui affirme : « Les enjeux environnementaux liés au secteur des transports en Nouvelle-Aquitaine sont particulièrement prégnants et amènent trois obligations : réduction des émissions de gaz à effet de serre, économies d’énergies fossiles et amélioration de la qualité de l’air. », ainsi qu’avec les objectifs précis affichés dans le SRADDET voté en 2019 : « Offrir une desserte aérienne adaptée et optimisée, visant à la réduction des nuisances et des émissions de gaz à effet de serre ».
D’autre part, nos groupes rappellent que la réduction du trafic aérien sur la navette Bordeaux-Paris faisait partie des arguments avancés pour défendre la LGV, dont cette démarche remet en question la sincérité.
Comme nous l’avons récemment indiqué dans une tribune : « La crise a aussi montré la fragilité de ces secteurs industriels, en particulier du secteur aéronautique, et la sécurité de long terme de ces industries et des emplois qui y sont liés ne saurait être garantie par une politique aveugle aux perspectives climatiques et politiques, reproduisant les mécanismes économiques du passé. Plutôt que renflouer automatiquement l’industrie aéronautique, en prenant le risque de son crash à plus ou moins long terme, anticipons, soyons visionnaires, accompagnons leur réorientation vers d’autres secteurs ».
Evitons ainsi une casse sociale inéluctable dont les premières victimes seront comme d’habitude les salariés, aussi bien ceux des grands groupes aéronautiques que ceux des PME et TPE sous-traitantes. Le faux alibi du chantage à l’emploi utilisé par certains ne peut que nous rappeler la triste fin de l’usine Ford après des années de déni et de courtermisme politiques.
Le groupe écologiste de Bordeaux Métropole
et le groupe écologiste et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
Contacts presse :
Sylvie CASSOU-SCHOTTE, présidente du groupe écologiste de Bordeaux Métropole : 06 82 16 60 46
Léonore MONCOND’HUY, co-présidente du groupe écologiste de la Région Nouvelle Aquitaine : 06 77 92 28 35
Jean-Louis PAGÈS, co-président du groupe écologiste de la région Nouvelle Aquitaine, tél. 06 16 26 29 26