Monsieur le Président, mes chers collègues,
Le temps est donc venu de nous positionner sur la question des équipements culturels et sportifs métropolitains, ce vieux serpent de mer qui nous agite depuis maintenant de nombreuses années.
Vous le savez, notre groupe a toujours été désireux d’avancer sur cette question, convaincu de la nécessité de faire émerger une compétence métropolitaine en matière sportive et culturelle, à l’instar d’autres métropoles qui ont su le faire bien avant nous (Lille, Montpellier, Nantes notamment).
A l’arrivée aujourd’hui, c’est donc avec des regrets, mais aussi de la déception que nous abordons ce dossier qui nous est présenté.
Déception, parce qu’il nous aura fallu l’épée de Damoclès de l’échéance fixée au 31 décembre 2016 par la loi MAPTAM pour en arriver à définir dans cette assemblée l’intérêt métropolitain en matière d’équipements culturels et sportifs.
Déception ensuite parce que tout le travail conduit ces dernières années aboutit in fine à une délibération cadre particulièrement complexe, mais surtout bien modeste avec le transfert de seulement 5 équipements, parmi lesquels on ne retrouve presque aucun des très grands équipements métropolitains tels que le grand théâtre ou les grands musées bordelais.
Ce choix d’un transfert limité en nombre ne résulte pas nécessairement d’une volonté des maires ici présents, nous en avons bien conscience. La défaillance du législateur qui, en ne repensant pas les modalités de calcul des attributions de compensation, y est pour beaucoup et a en quelque sorte tué dans l’oeuf l’esprit même de la loi MAPTAM.
Néanmoins, il est fort regrettable qu’une majorité d’élus présents ici ne perçoivent pas, encore, la pertinence d’une véritable compétence métropolitaine en matière sportive et culturelle, qui nous aurait permis :
– de rattraper le retard de notre agglomération en matière d’équipements sportifs
– d’envisager la culture comme un levier de fabrication de la métropole et un objet fédérateur de notre métropole,
– et de mettre en oeuvre une véritable stratégie d’accompagnement d’équipements et de projets d’intérêt métropolitain plutôt qu’une dispersion des moyens.
Bien entendu dans notre esprit, il ne s’est jamais agi de dépouiller les communes, celles-ci souhaitant conserver le contrôle et la définition de politiques sportives et culturelles qui sont des marqueurs d’une politique municipale, et c’est bien normal. Néanmoins, à ces actions de proximité doivent répondre des actions et des besoins de nature métropolitaine.
Faute de réflexion aboutie sur le sujet, notre agglomération peine toujours à rattraper son retard.
Puisque vous avez souhaité nous soumettre cette délibération en 3 volets ce matin,
Sur le premier point (le transfert d’équipements existants et le principe de réalisation d’un stade nautique à Mérignac), nous voterons majoritairement favorablement, considérant que cela constitue une première étape, certes modeste, mais qui a le mérite d’exister. Néanmoins, mon collègue Pierre Hurmic fera état d’un certain nombre de réserves, notamment concernant les implications financières du transfert du grand stade, qui entachent ce timide pas en avant.
Sur le projet de stade nautique de dimension nationale et internationale, la nécessité d’un tel équipement sur notre agglomération ne nous semble pas aberrante et son intérêt métropolitain n’est pas à remettre en cause.
Concernant la prise de compétence partielle pour le soutien aux investissements des clubs sportifs professionnels, nous voterons également favorablement, considérant qu’il s’agit là d’un levier permettant au sport de haut niveau de se maintenir dans notre agglomération et de diffuser au sein de la pratique sportive amateur.
Enfin, concernant le principe d’un fonds de concours dit « plan piscines », nous rappelons que nous sommes demandeurs d’un schéma directeur en la matière depuis le mandat précédent. Faute de schéma directeur, le risque de ne pas voir se résorber les déséquilibres territoriaux est réel. Aussi, nous serons vigilants quant aux modalités précises de répartition de ce fonds de concours. Nous rappellerons toutefois que les piscines traditionnelles, même intercommunales, sont des équipements de proximité, destinées à accueillir la pratique des scolaires notamment, et donc de compétence communale. Certaines communes, dont la mienne, ont d’ailleurs pleinement assumé cette responsabilité en s’engageant dans la réalisation d’une piscine, et cela sans fonds de concours de la métropole.
Je vous remercie de votre attention.