Plan d’actions longue vie à Bordeaux Métropole
Intervention de Sylvie Cassou-Schotte
Monsieur le Président, Mes chers collègues,
Nous tenons à saluer la qualité et la richesse de la démarche entreprise dans le cadre de ce travail mené autour de la problématique du vieillissement. Le travail réalisé en grande partie sur le terrain, au contact direct des premiers intéressés, a notamment permis de recueillir les besoins de cette population et de synthétiser les principaux enjeux et leviers d’actions.
Le vieillissement de la population constitue une des tendances démographiques lourdes dans notre agglomération dans les années à venir et il nous faut donc nous y atteler pour assurer les meilleures conditions de vie possible à nos aînés.
Les plus de 75 ans représentent aujourd’hui déjà un peu plus de 60 000 personnes dans notre agglomération et on attend une augmentation de +39% des plus de 65 ans à l’horizon 2030 (et même +49% pour ce qui est de la tranche 75-85 ans).
Le Plan d’action qui nous est proposé est riche de nombreuses propositions. Pour ne pas alourdir les débats, permettez-nous de revenir plus spécifiquement sur 3 thématiques :
1/ Tout d’abord, nous tenons à souligner le fait qu’il y a tout un travail de formation à mener afin que cette entrée « aînés » transpire dans l’ensemble de nos politiques métropolitaines. Trop souvent, encore aujourd’hui, par méconnaissance des problématiques spécifiques rencontrées par les personnes âgées, ces dernières sont oubliées dans nos projets d’aménagement urbain ou de voirie par exemple.
2/ L’enjeu de la fracture numérique (action 1.4) et plus globalement celui de l’isolement
A l’heure où notre société est plongée dans une course en avant en termes de développement technologique, force est de constater, et nous le constatons tous les jours dans nos communes, que le public des aînés s’en trouve particulièrement marginalisé.
Garantir l’accès aux services via de l’intermédiation qui peut être associative revêt une importance capitale pour ne pas laisser ces personnes au bord du chemin.
De même travailler sur des projets intergénérationnels (cf. projet béglais des cantines intergénérationnelles) constitue un axe pertinent pour réduire l’isolement et favoriser le partage.
3/ Enfin, la question de l’adaptation de nos politiques habitat/logement aux besoins spécifiques de ces publics est un volet très important et sur lequel nous pouvons directement agir dans le cadre de nos compétences métropolitaines.
A travers notre PLU, nous pouvons ainsi travailler à la production de dispositifs innovants permettant à une personne âgée de demeurer à son domicile tout en faisant évoluer son logement, devenu trop grand, ou à l’inverse permettre à une famille d’aidants de pouvoir accueillir au sein de son domicile son aîné.
Par ailleurs, les démarches innovantes d’habitat inclusif (béguinages, habitat participatif, etc.) constituent une offre alternative intéressante dans le cadre d’un habitat choisi pour les personnes vieillissantes et nous partageons pleinement la volonté affichée dans ce plan d’action de soutenir ces démarches.
Enfin, nous devons collectivement travailler à la production d’une offre de logements adaptés permettant de répondre aux besoins et attentes de cette population, particulièrement concernant les personnes âgées les plus fragiles de par leur handicap ou leurs capacités financières très modestes.
Pour conclure, nous saluons une fois encore la démarche amorcée, le travail réalisé qui nous place sur le chemin d’une métropole bienveillante envers ses aînés.