Journal de Bordeaux Métropole n°39 – avril 2017
Tribune du groupe EELV
LGV : tous ne prendront pas le train…
Incontestablement, la ligne à Grande Vitesse (LGV) nous rapproche de Paris, mais aussi des autres métropoles régionales que sont Poitiers, Angoulême et Tours. PaysagesBordeaux2017 vous propose de découvrir notre métropole sous plusieurs regards, au fil des manifestations culturelles organisées ces prochains mois.
Ce « voyage » sensoriel et culturel est l’occasion de rappeler que nous ne pouvons accueillir de façon univoque l’arrivée de la LGV.
Ainsi, la LGV ne sera pas à la portée de toutes les bourses. Pour aller de Paris à Bordeaux, les billets subiront une augmentation de 10 à 15 euros, leur prix étant déjà élevés auparavant.
Il convient également de ne pas oublier que cette ligne et les travaux qui l’ont accompagnée ont engendré des destructions irréparables de continuités écologiques et de paysages sur son tracé.
Par ailleurs, si relier Bordeaux à Paris en deux heures est une avancée pour que Bordeaux ne reste pas dans le wagon de queue, la congestion automobile mine notre agglomération faute de dessertes ferroviaires locales efficaces. C’est pour cela que nous, écologistes, souhaitons que priorité soit donnée aux déplacements du quotidien à travers notamment la mise en place d’une ligne ferroviaire de ceinture reliant Cenon, la gare Saint Jean, Talence La Médoquine, Mérignac-Arlac, Caudéran-Mérignac, le Bouscat et rejoignant ensuite le Médoc.
Enfin, avec l’arrivée de la LGV, la spéculation immobilière va bon train et engendre une hausse importante des prix des logements (+ 40% en 10 ans sur la métropole !) : de plus en plus d’habitants de la métropole sont contraints de s’éloigner de l’agglomération pour se loger.
Bien que Bordeaux Métropole bénéficie d’une attractivité méritée et reconnue, nous ne souhaitons pas devenir une « ville-musée », conçue pour les seuls touristes et le monde des affaires. Ce que nous souhaitons, c’est répondre aux besoins des habitants de l’agglomération, dans leur vie de tous les jours. Que cela soit en termes de transports, comme en termes d’accès au logement. Bref, que personne ne reste à quai.