Conseil du 17 mars 2017 – Adhésion à l’établissement public foncier de Nouvelle Aquitaine – intervention de Sylvie Cassou-Schotte
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Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Que de sentiments mêlés à l’heure d’approuver cette délibération consacrant un avis favorable de notre métropole au décret élargissant le périmètre de l’EPF de Nouvelle Aquitaine.

Car nous l’approuverons, sans réserve, mais avec toutefois une amertume certaine à l’heure de voir se concrétiser ce qui a été pendant plus de 10 ans un serpent de mer dans notre établissement.

La question de la stratégie foncière est pourtant une réalité quotidienne pour les porteurs de projets, les acteurs du territoire, nos services métropolitains et in fine les habitants de la métropole.

La position de notre groupe sur le sujet a toujours été claire et cohérente. La maîtrise du foncier de moyen et de long terme exige un effort maintenu dans le temps auquel ne saurait répondre une politique du coup par coup, contrainte par des arbitrages budgétaires annuels.

Sur la question du financement, l’évolution même de l’EPF de Poitou-Charentes démontre que nous avions raison de croire en la pertinence de ce dispositif avec une taxe spéciale d’équipement qui a pu rapidement évoluer à la baisse une fois passée la phase d’amorçage.

Vous étiez pourtant alors, monsieur le président, ainsi que les membres de votre groupe, défavorables à la mise en oeuvre d’un EPFL, bloquant de ce fait ce dossier pendant des années.

Hélas, faute d’avoir trop attendu l’heureuse opportunité qui est finalement arrivée avec l’élargissement du périmètre de l’EPF de Nouvelle Aquitaine, la pression foncière dans notre agglomération s’est accrue de manière considérable et ces années perdues ne se récupèreront malheureusement pas. Quel gâchis…

Dois-je rappeler ici l’augmentation de plus de 40% du prix du logement en 10 ans sur notre métropole ?
Notre métropole est attractive : assurément… mais force est de constater qu’elle est également de plus en plus excluante.

Car qui en paie le prix aujourd’hui ? En premier lieu, ce sont les habitants, particulièrement les plus modestes, dans l’impossibilité financière de démarrer ou de poursuivre leur parcours résidentiel sur notre territoire.

Pour conclure, parce qu’on ne peut pas être en même temps responsable et désespéré, on ne peut pas se faire l’écho de manière régulière du coût du foncier dans nos opérations et parallèlement ne pas agir en responsabilité et prendre la main sur un enjeu aussi majeur.

Monsieur le Président, nous soutenons donc résolument l’approche réaliste, lucide, pragmatique et constructive qui nous est exposée dans cet avis, même si pour nos administrés, « l’occasion manquée est celle-là même qui compte » (Saint Exupéry).