Conseil de Bordeaux Métropole – 27 novembre 2015
Motion présentée par le groupe écologiste, votée à l’unanimité
Motion relative à un engagement de Bordeaux Métropole en faveur du désinvestissement dans les secteurs contribuant au dérèglement climatique
Le mouvement international en faveur du désinvestissement des fonds publics et privés dans les entreprises d’énergies fossiles part d’un constat simple : 90 entreprises de la filière des énergies fossiles sont responsables des 2/3 des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Si les Etats et les collectivités publiques peuvent agir concrètement en matière de lutte contre le changement climatique par une réduction drastique de leurs émissions de gaz à effet de serre via une diminution des consommations, une action déterminée sur la production même de ces énergies fossiles s’avère indispensable : aujourd’hui pour 1€ investi dans les énergies renouvelables, 4€ le sont dans les énergies fossiles, dont une partie via des subventions publiques.
En incitant au retrait des participations et placements financiers dans les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) le mouvement international en faveur du désinvestissement entend rediriger ces capitaux vers l’efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables.
Le désinvestissement dans les énergies fossiles est une absolue nécessité : pour maintenir le réchauffement climatique en deçà des 2°C d’ici la fin du siècle, objectif principal de la COP21, il est indispensable de laisser dans le sous-sol près de 80 % des réserves connues d’énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz).
Pour l’heure, 456 institutions à travers le monde ont pris part à cette campagne pour le désinvestissement, le montant total de leurs actifs cumulés s’élevant à 2 400 milliards d’euros. La fondation Rockefeller a ainsi annoncé dès 2014 qu’elle allait retirer tous ses actifs investis dans le secteur des énergies fossiles. Les géants français Axa et Crédit Agricole ont annoncé au printemps 2015 qu’ils se retiraient du charbon, l’énergie fossile la plus polluante. Le fonds souverain norvégien, le plus grand fonds d’investissement au monde, a annoncé son retrait du financement des énergies fossiles en juin dernier pour un montant de 6.5 milliards d’euros…
Ce mouvement de désinvestissement est également porté par des collectivités publiques dont notamment le Conseil de la Ville de Paris, les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes ou plus proche de nous, le Conseil départemental de Gironde.
Initiatrice de l’ « Appel de Bordeaux » du 29 janvier 2015, visant à « répondre à l’urgence du défi lié au dérèglement climatique », Bordeaux Métropole se doit de prendre une part active à cette campagne. Le signal serait on ne peut plus positif à deux jours seulement de l’ouverture officielle de la COP21.
C’est pourquoi, afin de s’engager entièrement dans le désinvestissement des fonds liés aux énergies fossiles, le Conseil de Bordeaux Métropole, réuni le 27 novembre 2015, demande que Bordeaux Métropole:
– s’engage à inciter les établissements bancaires et financiers avec lesquels elle contractualise, ainsi que les organismes de retraite des élus et des agents métropolitains à désinvestir dans le secteur des énergies fossiles, pour réinvestir dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ;
– s’engage à faire connaître ses initiatives dans une campagne sur le désinvestissement des énergies fossiles ;
– demande à ce qu’un point d’étape régulier soit fait sur la mise en œuvre de ce vœu.