A l’occasion de cette délibération technique, je souhaite aborder plus largement la question de l’accueil des gens du voyage dans notre agglomération.
Cette semaine, comme c’est le cas de manière récurrente, cette question a de nouveau fait l’actualité avec notamment l’installation de 80 caravanes sur la zone d’activités d’Ornon.
Ces situations qui se répètent et qui occasionnent des désagréments réels pour les uns comme pour les autres ne doivent pas occulter la responsabilité de l’action publique en la matière.
Ainsi, on ne peut pas feindre d’ignorer que le taux de réalisation du schéma départemental d’accueil des gens du voyage, adopté en 2011, n’est toujours pas satisfaisant (guère plus de 60 % de réalisé).
Pourtant, ce schéma de 2011 n’avait pas traduit d’augmentation significative des besoins en nouvelles aires d’accueil et avait déjà pour l’essentiel reconduit les aires restant à réaliser du schéma de 2003 (dont Pessac, Gradignan et l’aire prévue sur la rive droite). C’est dire l’attentisme des collectivités sur le sujet…
Un nouveau bilan d’étape en ce début d’année 2016 serait d’ailleurs tout à fait judicieux pour les élus métropolitains que nous sommes, amenés désormais à gérer cette compétence.
Concernant les aires d’accueil, un rapport en bureau du 29 octobre dernier faisait état de 4 emplacements réservés au PLU pour les aires prescrites d’Ambarès-et-Lagrave, de Bordeaux, de Pessac et de Villenave d’Ornon. Il conviendrait en effet d’engager au plus vite les études pour réaliser ces équipements.
Néanmoins, ces 4 aires ne sauraient à elles-seules répondre aux prescriptions du schéma et aux besoins référencés, le schéma demandant la réalisation par ailleurs d’une aire sur Gradignan, ainsi que 50 autres places réparties en 2 à 3 aires non localisées.
Concernant les aires de grands passages, le schéma de 2011 a prescrit 3 aires
- une aire sur Bordeaux Nord
- une aire sur Mérignac
- une aire sur une commune de la métropole hors Bordeaux et Mérignac
A ce jour, seule la première est opérationnelle. Il faut avancer plus vite !
Concernant les aires de grand rassemblement (concerne les rassemblements de plus de 200 caravanes), compétence de l’État, un site reste à identifier sur la métropole.
Sans oublier bien sûr qu’il nous faut développer l’offre d’habitat spécifique pour une demande croissante de sédentarisation.
Vous l’aurez compris, en la matière, le volontarisme de la métropole doit être fort, et nous soutenons pleinement le vice-président Jean Touzeau dans son action, car en tout état de cause, de même que la métropole reprend la compétence, elle reprend les engagements des communes en la matière, et notamment elle se doit de respecter les prescriptions du schéma départemental.
Sur ce dernier point, il conviendra de trouver le modus vivendi pour que les communes qui ont assumé leurs responsabilité et ont fait l’effort de se mettre en règle avec le schéma départemental ne se retrouvent pas lésées par rapport aux autres communes qui ne se sont pas mises en règle depuis des années !
Il est à cet égard d’autant plus regrettable que cette conformité avec les prescriptions du schéma n’ait pas été réalisée plus tôt au regard des financements de l’État qui en d’autres temps auraient certainement été plus aisés à mobiliser…