Conseil du 22 décembre 2017
Rapport annuel de l’exercice 2016 de la Société Stade Bordeaux Atlantique
Intervention de Pierre Hurmic
Monsieur le Président,
Mes Chers Collègues,
Le grand stade étant désormais un équipement transféré à la métropole, il incombe désormais à cette assemblée le soin d’examiner le rapport annuel des comptes et de l’activité de la société titulaire du PPP, la Société Stade Bordeaux Atlantique.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats de cette première année pleine d’exploitation ne sont pas du tout satisfaisants. Cela dit, c’est sans surprise, eu égard à la genèse et aux bases de ce contrat de partenariat public-privé.
Nous aimerions souligner 3 points qui nous semblent particulièrement inquiétants à la lecture de ce rapport :
• La nature des relations avec le partenaire qui ne se montre pas pleinement coopératif dans la transmission des documents financiers et comptables, même si malheureusement ce n’est pas l’apanage de cette société (on retrouve ces mêmes difficultés dans certains contrats de DSP).
• Le déficit des résultats nets : – 3 665 K€ en 2015 et – 3 292 K€ en 2016, soit très au-delà des prévisions du modèle économique du contrat (respectivement en 2015 et 2016 : – 1 013 K€ et – 1 340 K€)
Le modèle du contrat prévoit un résultat net de – 1193k€ en 2017. On voit mal comment la SBA pourrait atteindre cet objectif étant donné que déjà en 2016, elle a bénéficié de l’accueil de l’Euro 2016 et que ce type de très grandes manifestations de ce type ne se produit pas tous les ans.
Autres facteurs qui permettent sérieusement de douter d’un retournement aussi spectaculaire de conjoncture :
– le taux de remplissage très moyen du stade (on atteint difficilement les 80% pour les grosses affiches du FCGB)
– le nombre de concerts, avec notamment la concurrence à venir de la nouvelle salle ARENA.
• Les charges de personnel
On nous annonce 15.5 ETP en 2016 répartis entre 11,25 ETP employés par SBA et 4,25 ETP mis à disposition par des sociétés des groupes actionnaires. Pour rappel le contrat prévoyait un organigramme en phase exploitation de 8 ETP, soit deux fois moins que celui qui nous est présenté aujourd’hui!
Outre le nombre, c’est aussi le coût moyen par ETP qui nous interpelle : de l’ordre de 103 000€, soit plus de 4 500 euros nets mensuels par ETP !
Au vu de l’organigramme, on a un peu le sentiment que le contrat permet de rémunérer une partie des personnels dirigeants des sociétés actionnaires.
Enfin, nous souhaiterions dire quelques mots sur les objectifs de performance énergétique du grand stade, puisqu’un bilan carbone nous a été présenté. Deux éléments doivent attirer notre attention à notre sens :
Si l’on prend en compte l’ensemble du fonctionnement du stade, le bilan carbone s’élève à 35 kg CO2e par spectateur (principalement du fait des déplacements : 75% des spectateurs viennent au stade en voiture, ce qui accrédite ce que nous craignions, à savoir que cet équipement est un véritable aspirateur à voitures).
En réponse à ce constat, les propositions sont assez minces et dérisoires, hormis la réalisation d’une étude sur les déplacements en vélo afin d’identifier les freins qui peuvent limiter ce mode de transport (les nombreux arceaux vélos aux abords du stade sont loin d’être utilisés dans leur totalité).
Concernant la luminothérapie de la pelouse, sa consommation équivaut tout de même à 1270 Mwh, soit la consommation annuelle de plus de 400 ménages français. Je propose qu’on étudie la possibilité de renforcer l’approvisionnement en sources d’énergies renouvelables à travers notamment la pose de plus de panneaux photovoltaïques.