Intervention de Pierre Hurmic
(seul le prononcé fait foi)
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
La lecture du compte administratif 2018 vient confirmer un certain nombre de tendances déjà observées depuis plusieurs années et sur lesquelles nous ne reviendrons pas, tels que :
- une dynamique des recettes portées par les recettes fiscales et les recettes d’exploitation, qui vient compenser la baisse continue des dotations de l’Etat
- ou encore une gestion de la dette plutôt saine avec une capacité de désendettement qui demeure à un niveau très raisonnable : 2,29 ans
La progression de notre taux de réalisation (76,4%) est à saluer : il est le signe d’une programmation plus juste, mais également du travail efficace de nos agents.
Ce compte administratif nous enseigne également que le programme d’équipement a été riche, un nouveau cycle d’investissement a été enclenché et le panier s’annonce déjà bien garni pour les années à venir, ce qui pose d’autres questions comme celle de nos priorités, en matière de transports notamment, mais nous aurons d’autres occasions d’y revenir.
Pour en rester sur le compte administratif proprement dit, nous regrettons qu’il ne soit pas l’occasion d’une présentation sur le mode analytique de nos dépenses d’investissement. D’autres collectivités se sont, elles, initiées et lancées dans la mise en place d’une comptabilité environnementale ou d’une grille de lecture climat pour mieux montrer la répartition du budget chaque année en fonction des objectifs climatiques. Avec ce compte administratif, nous restons sur notre faim : on reste cantonné au périmètre de ce qu’on considère comme logiquement lié à l’environnement (ou dans le jargon local : la « haute qualité de vie ») mais on n’a pas le début d’une analyse de l’impact climatique des autres politiques. Or passer au scanner du climat nos dépenses permettrait d’adapter nos politiques et notre stratégie pour réduire les émissions de carbone, ce sur quoi nous sommes collectivement engagés à travers les accords internationaux ratifiés par la France.
Nous conclurons en évoquant l’actualité qui nous rattrape avec les premières propositions du gouvernement en matière de réforme fiscale. Le mécano fiscal proposé laisse entrevoir le maintien d’une autonomie fiscale pour le bloc communal, ce qui est plutôt de bon augure, laissant cependant entier le problème des recettes pour ce qui est de l’échelon départemental.
Tandis que les récentes réorganisations territoriales n’ont pas suffi à repositionner de manière toujours pertinente les rôles des différents niveaux de collectivités,
Tandis que le niveau métropolitain voit son rôle évoluer vers toujours plus de proximité,
il faudra plus qu’un jeu de vases communicants pour garantir les conditions financières au bon exercice de certaines compétences, tout en anticipant les enjeux de la transition énergétique et de l’adaptation au changement climatique qui s’imposeront à nous.