Conseil du 20 décembre 2019 – Intervention sur le Rapport d’orientations budgétaires 2020
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Conseil du 20 décembre 2019 – Rapport d’orientations budgétaires 

Intervention de Sylvie Cassou-Schotte

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

 

Ces orientations budgétaires s’inscrivent une fois de plus dans le cadre de contractualisation qui nous a été imposé par l’Etat, cadre que nous semblons pouvoir tenir cette année encore, mais pour combien de temps ?

Car au regard de nos recettes qui demeurent plongées dans une relative incertitude avec le projet de réforme fiscale, et de notre besoin de financement sur la prochaine mandature (2,8 milliards d’euros d’investissements sont prévus sur la période 2020-2023 en comptant les transports soit 700 millions d’euros en moyenne par an), il y a lieu de s’interroger sur notre capacité à maintenir sur la longueur des ratios financiers aussi satisfaisants que ceux d’aujourd’hui.

Et ce d’autant plus que plusieurs éléments de ce rapport nous semblent reposer sur une analyse plutôt très optimiste de notre situation financière dans les années qui viennent.

En premier lieu, vous envisagez une évolution de la masse salariale contenue à 40 ETP par an en moyenne sur les 4 prochains exercices, soit +2,5% quand nous dépassons actuellement les +3% annuels.

En second lieu, vous l’évoquez dans la présentation qui nous a été faite, c’est bien entendu la question du budget annexe transports, et du poids de la subvention d’équilibre, qui a lieu de nous inquiéter.

La subvention d’équilibre du budget principal au Budget annexe transports, aujourd’hui prévue pour 31M€ en 2020 va littéralement exploser à compter de 2021 pour dépasser les 50M€.

De même l’encours de dette va connaitre un accroissement sur la période 2020-2023, signe bien entendu d’un nouveau cycle d’investissements sur des extensions, mais aussi d’un effort à fournir sur le renouvellement du réseau. La dégradation de nos ratios financiers, en particulier sur le budget annexe transports, couplé à un besoin de financement croissant, augure à notre avis de lendemains plus compliqués que prévu dans cette présentation.

Car nous sommes bien là à la croisée des chemins : notre réseau s’est étoffé et vieillit et on arrive à un moment où les coûts de maintenance et de renouvellement vont peser lourdement sur notre capacité d’investissement.

La capacité de désendettement du budget annexe transports atteindra 11,5 années en fin de période 2020-2023, et dépassera les 13 ans entre 2024/2025, ceci alors même que « les besoins requis pour le renouvellement du patrimoine existant sont aujourd’hui encore mal appréhendés » (page 47 du rapport)

Au cours de cette mandature, des libertés ont été prises délibérément au regard des priorités inscrites dans le Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains (SDODM). Des choix de développement de notre réseau ont été avancés qui auront un lourd impact demain sur nos capacités de développement du réseau structurant, ceci alors même que des territoires, en plein développement urbain, attendent toujours (rive droite).

Pourra-t-on demain faire les projets dont nous avons besoin et que nous n’avons pas fait au cours de cette mandature (lignes circulaires, desserte de la plaine rive droite) ?

Ceci sans compter les autres défis qui nous attendent, tel que le défi climatique qui nous imposera inévitablement des investissements en lien avec la préservation de nos ressources, en eau notamment, et l’adaptation de notre territoire au changement climatique.