Monsieur le Président,
Mes Chers Collègues,
Ce compte administratif, vous l’avez dit, est le premier de la nouvelle entité Bordeaux Métropole. Pour autant, l’exercice a été peu impacté par cette transformation dans la mesure où les premiers transferts de compétences intervenus en 2014 et 2015 ont eu peu de conséquences financières, à l’exception du rachat des actions détenues par les communes dans le capital de la société d’économie mixte Régaz.
Les conséquences financières de cette mutation pourront véritablement être analysées à partir des comptes 2016.
Pour 2015, le rapport fait état d’un certain nombre de satisfecit tels que :
– Des dépenses de fonctionnement pour la première fois en baisse, à hauteur de 1,9 %
– Une diminution des restes à réaliser de 18,8%
Le rapport attribue pour une grande part ce satisfecit à la stratégie de gestion décidée en 2014. Permettez-nous d’être moins péremptoires sur ce constat. Si la généralisation des AP/CP ou la gestion active de la dette a sans nul doute permis d’améliorer les taux d’exécution et de contribuer à passer de 58,6% en 2014 à 63,5% de crédits mandatés, il n’est pas inutile de rappeler que l’année 2014 a été une année particulière caractérisée par des échéances électorales contribuant de fait à un gel des projets pendant quelques mois, auquel il convient d’ajouter l’effet amiante sur les chantiers de voirie. De plus, en matière de consommation de crédits, il s’agit en fait d’un retour au niveau de 2013, qui était notre meilleure année depuis 2010, soit avant donc la fameuse stratégie de gestion.
Il conviendra donc à mon sens d’attendre le compte administratif 2016 pour juger véritablement des impacts de cette stratégie de gestion axée notamment sur une maîtrise forte des dépenses de personnel, une baisse de 10 % sur la mandature des charges de fonctionnement courantes, une baisse de 5 % des subventions de fonctionnement aux personnes privées.
Loin de moi la volonté de relativiser le contexte contraint dans lequel évolue notre établissement et qui appelle bien évidemment à une gestion rigoureuse. Ces contraintes doivent nous amener à remettre à plat nos priorités et nos modes d’intervention pour à la fois plus de cohérence, mais aussi plus d’efficacité. Ainsi en matière de subventions aux associations, nous sommes sceptiques sur l’impact in fine de la baisse de 5% car pour beaucoup de petites associations, ces subventions sont un complément essentiel pour financer des emplois locaux dont le bénéfice social et économique est capital pour notre agglomération. Le remède pourrait donc s’avérer plus nocif que le mal.
Tandis que nous venons de recevoir la lettre de cadrage budgétaire pour le budget 2017, il ne me semblait pas inutile de faire ce petit aparté.
Outre cet aspect, il s’avère que le compte administratif, comme il est d’usage, est le reflet d’une année de vie de notre établissement :
– avec ses aléas : une baisse des investissements directs liée notamment au décalage de la ligne D (les investissements hors tramway repartant eux à la hausse)
– avec ses constantes maintenant : le désormais fameux effet ciseau avec le ratio annuité de la dette/recettes de fonctionnement qui se dégrade (passant de 8,5% en 2014 à 11,8% en 2015)
Dans un an, le compte administratif 2016 constituera le premier reflet de la grande révolution opérée depuis plusieurs mois maintenant, à savoir la 1ère phase de mutualisation des services et les premiers grands transferts de compétence. Nul doute que le débat en sera d’autant plus riche.
Je vous remercie de votre attention, et bien entendu, nous validons ce compte administratif 2015.